Château
Bâti entre 1856 et 1862 pour le duc et la duchesse de Trévise, ce château "brique et pierre" accueille aujourd’hui les collections permanentes du musée du Domaine départemental de Sceaux.
Créé en 1937, le musée, installé au Château, était alors consacré à l’Ile-de-France. Aujourd'hui, il rend hommage aux différents propriétaires qui ont scellé le destin du Domaine de Sceaux. Le parcours invite le visiteur à s’intéresser au goût français, de Louis XIV à Napoléon III. Vous y verrez de nombreuses œuvres et objets représentatifs de l’art de vivre à la française : peintures, dessins, estampes, meubles précieux, objets d'art....
Le parcours de visite
En 2020, le château des Trévise a bénéficié d'une soigneuse rénovation et retrouvé ses fastes du passé. Pour la décoration intérieure, les meilleurs représentant du savoir-faire français ont été sollicités : la célèbre Manufacture Prelle, créée à Lyon en 1752, a tissé sur des modèles historiques les soieries de sept salles du musée ; Les Passementeries de l’Île-de-France ont réalisé, au fil de soie et à la main, les galons, les pompons et les embrasses de tous les rideaux ; les établissements Mathieu Lustrerie ont restauré et rééquipé les luminaires du château, parmi lesquels des lustres de bronze doré ou argenté aux pendeloques de cristal de roche… La muséographie répond aux répertoires décoratifs de chaque époque, avec une attention particulière prêtée aux matériaux, textures et couleurs. Le public dévouvre ainsi plusieurs univers, dans le contexte vivant d'une demeure habitée...
Les salles
Chacune des grandes salles est consacrée à l'un des anciens propriétaires : Colbert, Maine, Penthièvre, Trévise.
Les salles intermédiaires sont dédiées à l’histoire générale du Domaine, la céramique de Sceaux, l’importance du livre sous l’Ancien Régime et la transition entre l’ancien et le nouveau Château.
La salle dite des Deux Princes se réfère au prince de Dombes et au comte d’Eu, deux fils de la duchesse de la Maine : elle offre la belle ambiance d’une table dressée pour un petit souper au milieu du XVIIIe s.
La salle Neuilly reconstitue l’atmosphère de l’ancien château de Neuilly, résidence de Joachim Murat puis des ducs d’Orléans, qui fut détruit pendant la révolution de 1848. Aménagée en chambre à coucher de style Empire, elle compte notamment un lit créé par François Honoré Georges Jacob-Desmalter, le plus grand ébéniste de l’époque. Cette pièce de mobilier évoque deux sœurs de Naopélon Ier, car créée à la demande de Caroline Murat, puis occupée par la troublante Pauline Borghèse.
Le Château des Trévise : et Sceaux redevint une demeure…
Les projets de l’architecte Quantinet
La construction d’un nouveau château pour remplacer l’ancienne demeure du XVIIe s. fut le grand œuvre du duc de Trévise. Lorsque celui-ci devint propriétaire de Sceaux, il sollicita l’architecte Augustin-Téophile Quantinet (1795-1867) pour bâtir un château de "brique et pierre". Quantinet multiplia les projets pendant plus d’une dizaine d’années, avant d’obtenir l’accord de son commanditaire. Il renonça toutefois à mener le chantier, qui fut finalement conduit par un autre architecte, Joseph-Michel Le Soufaché (1804-1887).
Le musée du Domaine départemental de Sceaux conserve plusieurs dessins à l’aquarelle de Quantinet. En voici deux exemples :
Une belle demeure sous le Second Empire
Ces deux aquarelles de Gobaut donnent une idée assez précise des splendeurs de Sceaux à l’époque des Trévise. La structure du jardin situé à proximité de la demeure ne varia guère des plans établis par Le Nôtre au XVIIe siècle : on y retrouve les belles perspectives du jardin régulier, tant admiré par les contemporains du grand ministre de Louis XIV. Les Trévise abandonnèrent cependant les parterres de broderie au profit de grandes étendues de gazon, à la manière anglaise.
Le château-musée de Sceaux et son parc réaménagé en promenade publique
Les photographies prises par Eugène Atget (1857-1927) décrivent, en 1925, un parc à l’abandon, envahi d’herbes folles et d’une végétation luxuriante. La nature semble s’emparer des dernières sculptures encore présentes et des principaux bâtiments. À partir de 1929, les premières campagnes de restauration permirent de restituer parterres et allées, de réhabiliter les grandes pièces d’eau, de reboiser la plaine de Châtenay... Et c'est ainsi qu'après quelques travaux, le château des Trévise, qui avait été longtemps délaissé, fut remis en l'état ! Le musée de l’Île-de-France s'y installa et ouvrit ses portes en 1937. Le parc de Sceaux, parfaitement rétabli, accueillit de premiers promeneurs, curieux de se délasser au cœur de l’une des plus belles promenades publiques aux environs de Paris.