Rechercher

Cette année, le Château de Sceaux évolue

Date de publication :
"Dinocrate présente à Alexandre son projet pour le mont Athos", entourage de Jean-Baptiste Corneille (1649-1695) © Studio Sebert

Le nouveau nom, adopté récemment par le Domaine et le Château, s’accompagne aussi de nouvelles œuvres pour le musée. Deux tableaux majeurs en particulier retrouvent le Château de Sceaux !

Ce mois-ci, le domaine de Sceaux dévoile sa nouvelle identité qui met en lumière l'unité historique de son parc et de son musée : "Domaine de Sceaux, parc et musée départementaux". Le musée départemental, quant à lui, s'appelle désormais "Château de Sceaux, musée départemental", un nom qui valorise le passé de cette somptueuse demeure, éveille l'imagination du visiteur...

Dans le même temps, d’autres changements se préparent à l’intérieur du musée. Le Château de Sceaux s’apprête à accueillir deux grands tableaux que le Département des Hauts-de-Seine vient juste d’acquérir. Issus des collections de Jean-Baptiste Colbert pour sa propriété de Sceaux, ces œuvres prestigieuses s’ajouteront aux autres peintures, objets d’art et manuscrits du musée. À terme, l’une d’entre elles rejoindra le musée du Grand Siècle, qui doit ouvrir ses portes à Saint-Cloud début 2027. L’arrivée de ces tableaux au Château conduit à réorganiser les accrochages, en vue notamment, d’autres acquisitions à venir.

Les deux tableaux

Ces peintures sont attribués à l’entourage de Jean-Baptiste Corneille (1649-1695) et Sébastien Bourdon (1616-1671). Elles représentent chacune un épisode de la vie d’Alexandre le Grand, le plus célèbre conquérant de l'Antiquité ! La première toile, Alexandre faisant boire ses soldats, acquise pour le musée du Grand Siècle, a conservé ses dimensions originelles de 3 m de haut sur 4 m de large. La seconde, Dinocrate présente à Alexandre son projet pour le mont Athos, acquise pour le Château de Sceaux, a été réduite de trois mètres de côté, mais constitue aussi une œuvre majeure.

Ces deux tableaux décoraient la grande salle qui occupait le premier étage du château de Colbert. Ils se trouvaient encore à Sceaux en 1700, lorsque le duc et la duchesse du Maine prirent possession de la propriété des Colbert. Au XIXe siècle, ils ont ensuite appartenu au petit-fils du duc de Penthièvre, le roi Louis-Philippe.

D'autres nouveautés pour le visiteur

Salle Colbert :

C'est dans cette salle que les deux grands tableaux seront présentés, à nouveau réunis au Château jusqu'à ce que l'un d'eux ne rejoigne le musée du Grand Siècle. Le tableau de Nicolas Loir (1624-1679), Colbert, protecteur des arts, dépôt de l’Atkinson Art Gallery de Southport (Royaume-Unis), sera déplacé dans l’Escalier d’Honneur.

Salle Maine :

Dans la salle Maine, située au rez-de-chaussée, le portrait en buste du duc du Maine, par François de Troy, cèdera la place à un beau tableau de fleurs de Charles-Gilles Dutillieu (1697-1738). Ce dernier était un peintre fort estimé de la duchesse du Maine, qui le sollicita pour décorer ses résidences de Sceaux et d’Anet.

Un médaillon rare et précieux rejoindra les objets d’art et manuscrits déjà exposés dans les vitrines de cette salle. Orné d’un portrait de femme en miniature, ce médaillon présente un décor de ruche : il s'agit de l'emblème de l’Ordre de la Mouche à miel, qui avait été fondé par la duchesse du Maine pour distraire ses convives. La duchesse, de toute petite taille, avait pour devise Piccola si, ma fa pur gravi le ferite, ("Petite certes, mais elle fait de profondes blessures"), d'où les lettres "P.S.M.F.P.G.L.F." gravées sur le médaillon. Cet objet d’exception évoque ainsi les divertissements de la cour de Sceaux au XVIIIe s. !

Enfin, la salle va aussi s’enrichir d’un manuscrit intitulé l’État des chasses (1773), relié aux armes du comte d'Eu et orné d’un encadrement au pochoir. L'ouvrage compte un pendant dans les collections du Château, le manuscrit Suite du journal des pêches, ayant aussi appartenu au comte d'Eu et datant de la même année.