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Pavillon de préfiguration du musée du Grand Siècle

Le pavillon, installé au Petit château du Domaine départemental de Sceaux, a été inauguré en septembre 2021 par Georges Siffredi, Président du Conseil départemental des Hauts-de-Seine. Il préfigure un ambitieux projet culturel : le musée du Grand Siècle, qui doit ouvrir ses portes dans l’ancienne caserne Sully à Saint-Cloud en 2026.

Le Petit château  accueille jusqu'à fin 2025 la Mission de préfiguration, qui précède l'ouverture du musée du Grand Siècle. Ce musée est né du souhait de Pierre Rosenberg, ancien directeur du musée du Louvre et académicien, de faire don de ses collections d'art au Département des Hauts-de-Seine. Cette donation inestimable est encore enrichie d'autres acquisitions du département. Le musée du Grand Siècle aura aussi vocation à accueillir des prêts venus d'autres établissements.

Construit en 1661, le Petit château du Domaine départemental de Sceaux a été entièrement rénové pour recevoir les œuvres de la donation Rosenberg, qui constitue le cœur du fonds muséal. Le public peut donc les découvrir en amont à travers un parcours permanent et des expositions temporaires : tableaux, dessins, ou encore animaux en verre de Murano.

Créée en septembre 2019, la Mission de préfiguration est chargée de concevoir le Musée du Grand Siècle, d'établir le projet culturel et scientifique, d'enrichir le fonds et de constituer l'équipe du musée. Installée dans le Petit château, qui a été aménagé en pavillon dédié, elle est chargée de présenter les différentes collections de Pierre Rosenberg, ainsi que l’état d’avancement de ce grand projet porté par le Département.

Pour quelques années encore, le pavillon de préfiguration incarne ce futur musée de la civilisation, qui s'ouvrira à toutes les formes d'art. Le pavillon comprend deux étages d’exposition pour le public, bureaux, salle de réunion pour l’équipe de la Mission et une réserve pour les œuvres. Le rez-de-chaussée de l’aile sur cour, dite de "la Courge", a été transformé pour accueillir une salle de conférences de 35 places.

La construction du Petit château de Sceaux débute en 1661, à l’initiative de Nicolas Boindin, notaire parisien. Mort brutalement en 1662, il ne peut en terminer le chantier. C'est François Boultz qui rachète l’édifice et en achève les travaux. En 1682, il le cède à son voisin Jean-Baptiste Colbert. Le Petit château devient alors la résidence des hôtes du "Grand Château", ce qui en fait un lieu privilégié au sein du parc, à la fois intime et tourné vers la ville.

L'ensemble se compose d’un corps de logis flanqué de deux pavillons, dont les façades sont marquées des deux côtés par un avant-corps souligné par un large fronton. L’édifice s’élève sur un niveau de caves voûtées, un rez-de-chaussée et un étage. Il est coiffé d’un comble d’ardoises, percée de lucarnes.

Le logis est simple en profondeur, avec des pièces donnant à la fois sur la cour et sur le jardin. Les accès et l’escalier se situent au centre. Ils desservent à chaque niveau en miroir deux grandes chambres avec leurs dégagements, cabinet et garde-robe.

Au XVIIIe siècle, la duchesse du Maine réserve le Petit château à ses enfants. Pour eux, un nouveau jardin est aménagé : un bassin octogonal y présente, au centre, un automate hydraulique montrant "tantôt un soleil, Neptune ou un artichaut, tantôt une chasse au cerf".

Lorsque la princesse de Cystria vend le domaine de Sceaux au Département de la Seine en 1923, elle se réserve le Petit château. Elle le vend en 1935 à la Ville de Sceaux, qui le cède au Département de la Seine dix ans plus tard. La Ville conserve la jouissance du bâtiment, et y loge la bibliothèque municipale jusqu’en 1985. Le Petit Château abrite ensuite, jusqu’en 2009, le Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) des Hauts-de-Seine. Et pour finir, il rejoint le musée de l’Île-de-France, qui devient en 2014, musée du Domaine départemental de Sceaux.

Le portail monumental, pierre de taille, est surmonté d’un fronton triangulaire et ouvre sur la cour pavée. Depuis 1931, il est inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

En 2021, il a fait l’objet d’une soigneuse restauration par le Département. Grâce au financement de la société Franco-Suisse, l’ouvrage et son mur de clôture ont été consolidés, assainis et pérennisés. Les vantaux du portail ont été peints en rouge dit "Vauban" : souvent utilisée au XVIIe siècle, cette couleur puissante fait écho au surnom du Petit Château, jadis appelé "la Maison rouge". La restauration a été conduite par l’architecte en chef des Monuments historiques Christophe Batard.

Les salles d’exposition se situent au rez-de-chaussée et au premier étage. Ces salles, parquetées et mises en couleur pour une meilleure présentation des œuvres, sont éclairées par des leds wallwasher ("douche de lumière").

Passé le vestibule servant d’accueil, le public découvre d’abord une salle d’introduction. Une maquette y représente le projet de restauration de l’ancienne caserne Sully à Saint-Cloud. L'architecte sélectionné, Rudy Ricciotti, a en particulier imaginé une nouvelle aile enveloppée d'arbres de béton blanc, ainsi qu'un tracé paysagé hérité du temps de Louis XIV, qui reliera parc et bâtiments.

Puis se dévoile le parcours permanent, qui a été remodelé en 2022 dans un esprit proche de celui du futur musée. À travers les œuvres d'art exposées, l'itinéraire aborde vie au XVIIe s. sous quatre grands thèmes, qui se situent au centre des préoccupations de l'époque :

- Au rez-de-chaussée, les salles présentent le Pouvoir de Henri IV à Louis XIV et l’Art de vivre au XVIIe s. L'un est illustré par des portraits en grand format du roi-Soleil et de la famille royale, mais aussi par ceux de grands militaires et de parlementaires. L’autre est ensuite évoqué par des éléments de grand décor ainsi que des objets d’art et du mobilier. .

- À l'étage, le visiteur aborde la question de la Foi, centrale au XVIIe s, à travers des tableaux d’autel et de dévotion privée, ou encore des objets liturgiques. Enfin, la Société révèle la vie quotidienne de l'époque, avec notamment des scènes de genre des frères Le Nain, ainsi que des objets liés aux lettres et aux sciences. S’y ajoute une petite pièce évoquant le Cabinet du collectionneur, avec des œuvres inédites de la donation Rosenberg (tableaux et animaux de verre).

Ce parcours, à la fois savant et sensible, permet de découvrir l’art français du Grand Siècle, dans une proximité avec les œuvres.
 

François de Troy, Le Jeu du pousse-épingle

Pierre Mignard, Ecce Homo

© CD92/Willy Labre

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Musée du Grand Siècle