Le parc historique
Le domaine de Sceaux est né à la fin du 17e s, sous la commande de Colbert, puis de son fils, le Marquis de Seignelay. André Le Nôtre, le grand architecte des jardins de Versailles, en est le maitre d’œuvre.
Quatre siècles plus tard, les grands axes dessinés par Le Nôtre s’imposent toujours aussi fortement dans le paysage : une première perspective nord-sud, lancée depuis l’allée de Diane, passant devant le château, puis traversant les cascades et l’Octogone se termine sur la plaine de la Patte d’Oie ; une deuxième perspective nord-sud, très proche de la première, débutant sur l’hémicycle de la terrasse des Pintades, s’étend tout le long du Grand Canal ; et enfin, la perspective est-ouest, débutant au bas de l’allée d’Honneur, traversant le château, se déploie sur la plaine des Quatre Statues, et bien au-delà vers Châtenay-Malabry.
Cette composition formelle témoigne du savoir-faire « paysagiste » et met en valeur ici un ouvrage hydraulique monumental :
- le grand canal, plus d’un kilomètre de long
- l’Octogone
- le Petit Canal
Par sa grandeur et sa force dans le paysage, il constitue un témoin vivant et authentique de l’époque du Grand Siècle. Bien d’autres éléments témoignent de cette époque :
- le pavillon de l’Aurore
- l’orangerie
- les bassins du château
- les douves et les pavillons de la cour d’honneur
- le Petit Château...
Tout ce patrimoine participe au caractère du lieu ; chacun d’entre eux conforte la structure historique du site et enrichit sa composante végétale. La restitution des broderies en 2013 rapproche encore plus le parc de sa composition originelle. Ce dernier projet poursuit la volonté initiée depuis le milieu du 19e s par le Duc de Trévise, puis relancée dans les années 1930 par le Département de la Seine, sous la conduite de l’architecte Léon Azéma : retrouver toute la noblesse de cet ancien domaine aristocratique.
Les différents propriétaires ont conduit ces projets en fonction de leurs moyens et des goûts de leur époque. Ainsi, tel un palimpseste, certaines parties du parc ont été réinterprétés. Notamment, lors de travaux réalisés dans les années 1930. La partie ouest du parc s’est renouvelée avec la création de la plaine de Châtenay, de l’allée des cèdres, et de trois nouvelles perspectives associées à l’introduction du pavillon de Hanovre. Les cascades évoluent dans un style cubiste, elles présentent moins de bassins et d’ornements que celles d’origine. Il faut aussi noter que certaines reconstructions perturbent quelque fois l’harmonie des proportions originelles. C’est l’exemple du château, construit au milieu du 19e s par les Trévise : beaucoup plus petit que le château de Colbert, il assume aujourd’hui difficilement son rôle de tête de composition des jardins.
Le domaine a donc une épaisseur historique de plusieurs centaines d’années, chaque époque ayant laissé son empreinte. Il convient donc de conserver ses éléments identitaires, qui constituent le caractère du lieu et se conforme à la charte de Florence pour la conservation des jardins historiques.