Le parc historique

Quatre siècles plus tard, les grands axes dessinés par Le Nôtre s’imposent toujours aussi fortement dans le paysage : une première perspective nord-sud, lancée depuis l’allée de Diane, passant devant le château, puis traversant les cascades et l’Octogone se termine sur la plaine de la Patte d’Oie ; une deuxième perspective nord-sud, très proche de la première, débutant sur l’hémicycle de la terrasse des Pintades, s’étend tout le long du Grand Canal ; et enfin, la perspective est-ouest, débutant au bas de l’allée d’Honneur, traversant le château, se déploie sur la plaine des Quatre Statues, et bien au-delà vers Châtenay-Malabry.

Cette composition formelle témoigne du savoir-faire "paysagiste" et met en valeur ici un ouvrage hydraulique monumental :

• Le Grand Canal, plus d’un kilomètre de long

• L'Otogone

• Le Petit Canal

Par sa grandeur et sa force dans le paysage, le parc constitue un témoin vivant et authentique de l’époque du Grand Siècle. Bien d’autres éléments en témoignent encore : 

• Le Pavillon de l’Aurore

• L’Orangerie

• Les bassins du Château

• Les douves et les pavillons de la cour d’honneur

• Le Petit Château... 

Chacun de ces lieux conforte la structure historique du site et enrichit sa composante végétale. En 2013, les parterres de broderies du XVII^e s. ont été restitués, ce qui rapproche encore plus le parc de sa composition originelle. Telle était en effet la volonté exprimée par le duc de Trévise au milieu du XIX^e s. : retrouver toute la noblesse de cet ancien domaine aristocratique. Ce projet fut relancé dans les années 1930 par le Département de la Seine, sous la conduite de l’architecte Léon Azéma.

Les différents propriétaires ont aménagé le Domaine selon leurs moyens et les goûts de leur temps. Ainsi, tel un palimpseste, certaines parties du parc ont été réinterprétés. Notamment, lors de travaux réalisés dans les années 1930 : partie ouest du parc se renouvelle avec la création de la plaine de Châtenay, de l’allée des cèdres, et de trois nouvelles perspectives associées à l’introduction du pavillon de Hanovre. Les cascades évoluent  dans un style cubiste, elles présentent moins de bassins et d’ornements que celles d’origine. Il faut aussi noter que certaines reconstructions perturbent quelque fois l’harmonie des proportions originelles. C’est l’exemple du Château, construit au milieu du XIX^e s par les Trévise : beaucoup plus petit que le château de Colbert, il assume aujourd’hui difficilement son rôle de tête de composition des jardins. 

Chaque époque a donc laissé son empreinte au Domaine. Ses éléments identitaires y constituent le caractère du lieu et se conforment à la charte de Florence pour la conservation des jardins historiques.