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Dessins

L'originalité de ce fonds tient à sa grande diversité. Diversité des thèmes représentés : paysages, villes, villages, châteaux et demeures, parcs et jardins, souvent agrémentés de scènes de genres ou de représentations de la vie quotidienne. Diversité des genres grâce à des artistes peintres, architectes, décorateurs, topographes, jardiniers-paysagistes, voyageurs, graveurs ou illustrateurs. Diversité des techniques utilisées : pierre noire, sanguine, mine de plomb, fusain, plume, lavis, aquarelle, gouache et pastel.

Si le chef-d’œuvre de la collection est sans conteste l’exceptionnel dessin de quarante-deux mètres de long, exécuté par Carmontelle à la fin du XVIIIe s., les représentations des grandes demeures d’Île-de-France depuis le XVIIe s. figurent parmi les œuvres remarquables de ce fonds. Dessins préparatoires aux gravures diffusées en recueils ou dessins d’architectures, de jardins et de vues topographiques, ils permettent, par leur très grande précision, d’apprécier des réalisations souvent disparues.
Un fonds de dessins contemporains complète cette collection. La première moitié du XXe s. est représentée par des artistes de l’école de Paris ou du Nouveau réalisme, des illustrateurs et affichistes.
 

Vous pouvez consulter le fonds de dessins en cliquant sur le lien ci-dessous.

COLLECTIONS DE DESSINS


 

Œuvres phares

Jean-Baptiste Oudry - Les jardins d'Arcueil

Membre de l’Académie royale, Jean-Baptiste Oudry connaît le succès avec ses tableaux à sujets animaliers. Nommé peintre ordinaire de la vénerie royale, il fréquente les grands domaines des environs de Paris, tels Fontainebleau, Saint-Germain et Chantilly. Il est considéré comme le plus grand paysagiste de son époque, apportant un regard novateur et original. Ses somptueux paysages d’Île-de-France apparaissent dans les Chasses royales, cartons créés pour la Manufacture des Gobelins et exécutés de 1733 à 1746.

Entre 1744 et 1747, Oudry se rend dans la propriété des princes de Lorraine à Arcueil, alors à l’abandon. Il y exécute de nombreux dessins à la pierre noire et à la craie sur papier bleu. Ses contemporains indiquent qu’il développe dans ses dessins de paysages les grands principes enseignés par son maître Nicolas de Largillerre : la science de la perspective, les jeux de lumière et le rendu du clair-obscur.

Il existe plus d’une cinquantaine de vues d’Arcueil par Oudry actuellement conservées dans divers fonds publics en France et à l’étranger, ainsi que dans plusieurs collections particulières.


 

Carmontelle - Les quatre saisons

L’exceptionnel transparent de Carmontelle conservé au Musée du Domaine départemental de Sceaux est le plus long de cet artiste.

Naissance de l’image animée

Les spectacles associant transparence et lumière se développent au XVIIIe siècle. L’originalité de l’œuvre de Carmontelle est d’avoir été conçue pour être regardée en transparence. Le dessin était déroulé, image par image, dans une boîte possédant deux ouvertures, placée devant une fenêtre ou une chandelle. L’auteur agrémentait son spectacle, donné à une assistance restreinte, de commentaires ou de musique.

Vues de l’Île-de-France : entre jardins et paysages

Le transparent des Quatre Saisons développe, sur 42 mètres, les thèmes chers à l’artiste : campagnes idéalisées et jardins pittoresques, dans lesquels s’animent de petits personnages aux costumes variés, représentatifs des différentes couches de la société.

Des villages sont posés sur les douces collines ou vallées de l’Ile-de-France et entourés de champs cultivés, de bosquets et de rivières. Les divers tableaux du transparent montrent les travaux des champs, tels la fenaison ou la moisson, les activités dans les bourgades et les fêtes. Les parcs des demeures cossues sont parsemés de fabriques, ces petites architectures d’agrément.
Les paysages défilent au gré des saisons.

L’hiver présente des arbres dépouillés et une campagne enneigée, aux lacs parcourus par des traîneaux de fantaisie, le printemps se pare d’arbres en fleurs, l’été éclate dans des contrastes de couleurs vives, l’automne baigne dans une chaude harmonie. Par ailleurs la technique de l’artiste lui a permis de restituer habilement des scènes nocturnes ou d’incendie, comme ses contemporains fascinés notamment par les éruptions napolitaines du Vésuve.

Un divertissement au siècle des Lumières

Ces inventions et créations artistiques originales ont été encouragées par le grand mouvement intellectuel né dans les salons du Siècle des Lumières, dont l’influence s’est largement diffusée dans toute l’Europe et même jusqu’au cœur de la jeune nation américaine. Introduit dans l’aristocratie foncière et proche de la grande bourgeoisie financière, Carmontelle côtoyait également les cercles des encyclopédistes, des physiocrates et scientifiques. Ainsi naquirent ses transparents, ses portraits, ses proverbes, reflétant l’art de vivre de cette société qui appréciait la comédie et les divertissements, mais qui aspirait aussi au bonheur et au progrès au sein d’une nature recomposée.