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Les collections

Les collections du musée du Domaine départemental de Sceaux sont riches de près de 15 000 œuvres d’une grande variété. Le fonds, à l’origine consacré à l’Île-de-France, s’est étoffé au fil du temps de prestigieuses acquisitions et de donations importantes. Peintures, sculptures, dessins, estampes, pièces de mobilier, manuscrits, livres, photographies, cartes, affiches ou céramiques illustrent la richesse et l’évolution du patrimoine historique, artistique et paysager de l’Île-de-France, du Domaine de Sceaux et de ses propriétaires. Ces collections trouvent un écrin de choix dans les différents édifices du Domaine, et en particulier au sein du Château qui abrite le parcours permanent de visite.

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Présentation des domaines

Le fonds de peintures du musée du Domaine départemental de Sceaux est riche de 700 œuvres. Les collections se sont constituées autour de plusieurs thématiques. 

Le fonds ancien s’attache à évoquer les propriétaires successifs du domaine. Plusieurs toiles du grand portraitiste du règne de Louis XIV, François de Troy donnent à la collection une importance majeure. C’est le cas de son chef d’œuvre, Le Festin de Didon et Enée.

Consacré à l’Île-de-France lors de sa création, le musée conserve aussi un important ensemble de paysages de la région. Par son éclectisme, il permet de suivre l’évolution de ce genre aux XIXe et XXe s., ainsi que les transformations des sites franciliens depuis la fin du XVIIIe s. La section des résidences royales et princières d’Île-de-France apporte un double témoignage, historique et artistique, sur de célèbres domaines. Certains ont disparu, comme Saint-Cloud, Neuilly, Méréville, d’autres ont été transformés, tel Vincennes ou Versailles avant la construction de la galerie des Glaces.

Enfin, parmi les peintres contemporains, signalons l’importante donation faite par Jean Fautrier, dont la violente et tragique série des Otages, réalisée durant la Seconde Guerre mondiale. Elle atteste de la cohérence de ce fonds d’un intérêt toujours actuel.

 

Œuvres phares

François de Troy - Le Festin de Didon et Enée

Le Festin de Didon et Enée, peint par François de Troy (1645-1730) en 1704, illustre un épisode de l’Enéide, épopée composée par Virgile au Ier siècle après J-C. Le héros troyen Virgile est ici reçu chez Didon, reine de Carthage.Sous des dehors mythologiques, le peintre met en scène ses contemporains. Au centre de la composition, le duc du Maine apparaît sous les traits d’Enée, coiffé d’un casque, vêtu d’une cuirasse dorée et d’un manteau bleu. A droite, étendue sur un lit, Didon n’est autre que la duchesse du Maine. Leur fils ainé, le prince de Dombes est figuré en Ascagne fils d’Enée, alors qu’au premier plan à droite, une nourrice s’occupe du comte d’Eu et du tout jeune duc d’Aumale.Tout autour, François de Troy a figuré de nombreux familiers de la cour de Sceaux. Le peintre s’est lui-même représenté derrière le duc, vêtu à l’antique et tenant un carton à dessins.

Hubert Robert - Le château et le parc de Méréville

Le marquis Jean-Joseph de Laborde (1724-1794), banquier, fait aménager son domaine de Méréville entre 1784 et 1793. Deux maîtres d’œuvres y travaillent successivement : l’architecte François Bélanger et le peintre Hubert Robert, qui compose de véritables tableaux pittoresques « grandeur nature », émaillés de plus de vingt fabriques, bâtiments faisant référence à l’Antiquité, à l’époque médiévale, à l’Extrême-Orient ou aux récentes créations anglaises. Le tableau d’Hubert Robert représente le parc de Méréville, dominé par le château récemment remis au goût du jour. Plusieurs groupes de personnages animent le premier plan, en bordure du lac.
A gauche, un bosquet de saules pleureurs enserre la Colonne rostrale élevée à la mémoire des deux fils du marquis, officiers dans la marine royale, disparus en mer lors de l’expédition du comte de La Pérouse. Au centre, le Pont chinois, appelé aussi Pont des boules d’or conduit le regard vers le château en donnant de la profondeur à la composition. A droite, la Prairie apparaît à travers un bosquet de peupliers. Plus loin, sur une éminence, le Temple de la Piété filiale est aussi visible. La plupart des édifices pittoresques de ce parc furent réinstallés dans celui de Jeurre, distant de près de vingt kilomètres, dans les dernières années du XIXe siècle.

Pierre-Emmanuel Damoye - La Seine à Nanterre

Elève à l’Ecole des Beaux-arts dans l’atelier de Léon Bonnat, Pierre-Emmanuel Damoye est influencé par Jean-Baptiste Corot et Charles Daubigny, dont il partage le goût pour la nature. Il présente ses premières œuvres au Salon de 1875 et reçoit une médaille d’or à l’exposition universelle de 1889.
Damoye peint les bords de Seine, le Valois, la Normandie et le Val de Loire. Il apprécie les sites où l’eau joue un rôle évident, alors que ses ciels sont souvent balayés de nuées expressives. Sa recherche sur les variations lumineuses, traduites par touches pures et juxtaposées, le rapproche des efforts de création des impressionnistes.
Dans La seine à Nanterre, le paysage est vu depuis l’intérieur d’une guinguette. Le peintre joue sur un camaïeu de gris, de blancs et d’ocres. La table du premier plan évoque la fin d’un repas, tandis qu’une jeune femme observe l’animation du fleuve, assise sur une chaise Thonet près de la fenêtre. 
L’arrière-plan donne à voir les activités économiques qui se développent sur les bords de Seine : un bateau lavoir et quelques embarcations à gauche, l’une des premières usines de Nanterre à droite.

Jean-Baptiste Colbert et son fils, le marquis de Seignelay, constituent, de 1670 à 1690, une exceptionnelle collection de sculptures pour décorer leur domaine. Les plus grands artistes du règne de Louis XIV y travaillent : Michel Anguier, Pierre Puget, Gaspard Marsy, François Girardon, Jean-Baptiste Tuby, Antoine Coysevox et Jean-Baptiste Théodon. Des copies d’antiques viennent compléter cette prestigieuse collection.

Sous la Révolution, le domaine devient Bien national. De nombreuses statues sont saisies et transportées vers d’autres domaines ou vers le Muséum central des Arts (Louvre). Sous le Second Empire, le duc et la duchesse de Trévise font restaurer l’ensemble du domaine pour lui redonner les lignes tracées par André Le Nôtre et réinstaller certaines statues. Au début des années 1930 l’architecte Léon Azéma reconstruit la cascade de Sceaux et y installe les sept mascarons en fonte peinte attribués à Auguste Rodin, réalisés en 1878 pour la grande cascade des jardins du Trocadéro.

Le parc est également orné d’œuvres contemporaines exécutées par René Letourneur au début des années 1950. Un bronze du même artiste est venu compléter les décors du parc en 2009. Depuis 2006, certaines des sculptures originales du parc sont présentées dans l’Orangerie. Elles ont été remplacées par des copies en extérieur. 

 

Œuvres phares

Jean-Baptiste Théodon - La licorne et le dragon

Les groupes animaliers des guérites d’entrée représentent une licorne combattant un dragon et un combat entre un dogue et un loup.
La licorne maintient entre ses jambes le dragon, plaqué sur le dos. Elle transperce la gueule ouverte du monstre avec sa corne. Le second combat est plus ramassé : un dogue attaque à la gorge un loup retenu au sol. Ces deux sculptures font allusion aux vertus de Colbert : le chien témoigne de sa fidélité envers Louis XIV, et la licorne symbolise l’intégrité du ministre. Les combats représentent donc le triomphe de la vertu sur les vices.
On a longtemps attribué ces sculptures à Antoine Coysevox. Mais la découverte d’un document d’archive fait penser qu’elles pourraient être l’œuvre de Jean-Baptiste Théodon.
Le thème des combats d’animaux était présent au sein des collections les plus prestigieuses de l’époque, notamment dans les jardins de Versailles.
Les sculptures originales sont aujourd’hui exposées dans l’orangerie, et remplacées sur les guérites par des copies.
 

Anselme Flamen - Le Faune Borghèse

En 1684, Charles Errard, directeur de l’Académie de France à Rome, indiquait que le Faune Borghèse avait été copié en marbre par Anselme Flamen, pensionnaire de 1675 à 1679. Cette œuvre fut ensuite transportée en France.
La présence de ce groupe est attestée à Sceaux dans L’inventaire du duc du Maine, en 1736, sous le titre de Silène et Bacchus, au Bassin de Psyché.
Dans L’inventaire Penthièvre, en 1793, l’œuvre est également localisée près de L’Antinoüs et de deux autres antiques “ à la gauche du château au bout des Bosquets ”. Le groupe fut transporté au jardin des Tuileries, après 1797.
Dans le dernier quart du XXe siècle, il entra au musée du Louvre, puis fut déposé à Sceaux en 1999.
La statue fut interprétée comme un faune portant le jeune Bacchus, fruit des amours de Jupiter et de la mortelle Sémélé. Junon, jalouse de l’infidélité de son époux, provoqua la mort de Sémélé alors enceinte, foudroyée par les éclairs environnants le roi des dieux de l’Olympe. Jupiter dissimula alors l’enfant dans sa cuisse jusqu’au terme de sa naissance puis, le confia aux nymphes du pays de Nysa, situé en Asie ou en Afrique, et au faune Silène, à la fois père nourricier et précepteur de l’enfant. Bacchus erra longtemps dans le monde entier, suivi de bacchantes et de satyres, diffusant la culture de la vigne et enseignant la fabrication du vin.
Le faune, nu, prenant appui sur le tronc d’un arbre où s’enroulent des branches de vigne, tient le jeune Bacchus dans ses bras.
 

L'originalité de ce fonds tient à sa grande diversité. Diversité des thèmes représentés : paysages, villes, villages, châteaux et demeures, parcs et jardins, souvent agrémentés de scènes de genres ou de représentations de la vie quotidienne. Diversité des genres grâce à des artistes peintres, architectes, décorateurs, topographes, jardiniers-paysagistes, voyageurs, graveurs ou illustrateurs. Diversité des techniques utilisées : pierre noire, sanguine, mine de plomb, fusain, plume, lavis, aquarelle, gouache et pastel.

Si le chef-d’œuvre de la collection est sans conteste l’exceptionnel dessin de quarante-deux mètres de long, exécuté par Carmontelle à la fin du XVIIIe s., les représentations des grandes demeures d’Île-de-France depuis le XVIIe s. figurent parmi les œuvres remarquables de ce fonds. Dessins préparatoires aux gravures diffusées en recueils ou dessins d’architectures, de jardins et de vues topographiques, ils permettent, par leur très grande précision, d’apprécier des réalisations souvent disparues.
Un fonds de dessins contemporains complète cette collection. La première moitié du XXe s. est représentée par des artistes de l’école de Paris ou du Nouveau réalisme, des illustrateurs et affichistes.
 

Jean-Baptiste Oudry - Les jardins d'Arcueil

Membre de l’Académie royale, Jean-Baptiste Oudry connaît le succès avec ses tableaux à sujets animaliers. Nommé peintre ordinaire de la vénerie royale, il fréquente les grands domaines des environs de Paris, tels Fontainebleau, Saint-Germain et Chantilly.
Il est considéré comme le plus grand paysagiste de son époque, apportant un regard novateur et original. Ses somptueux paysages d’Île-de-France apparaissent dans les Chasses royales, cartons créés pour la Manufacture des Gobelins et exécutés de 1733 à 1746.
Entre 1744 et 1747, Oudry se rend dans la propriété des princes de Lorraine à Arcueil, alors à l’abandon. Il y exécute de nombreux dessins à la pierre noire et à la craie sur papier bleu. Ses contemporains indiquent qu’il développe dans ses dessins de paysages les grands principes enseignés par son maître Nicolas de Largillerre : la science de la perspective, les jeux de lumière et le rendu du clair-obscur.
Il existe plus d’une cinquantaine de vues d’Arcueil par Oudry actuellement conservées dans divers fonds publics en France et à l’étranger, ainsi que dans plusieurs collections particulières.
 

Carmontelle - Les quatre saisons

L’exceptionnel transparent de Carmontelle conservé au Musée du Domaine départemental de Sceaux est le plus long de cet artiste.

Naissance de l’image animée

Les spectacles associant transparence et lumière se développent au XVIIIe siècle. L’originalité de l’œuvre de Carmontelle est d’avoir été conçue pour être regardée en transparence. Le dessin était déroulé, image par image, dans une boîte possédant deux ouvertures, placée devant une fenêtre ou une chandelle. L’auteur agrémentait son spectacle, donné à une assistance restreinte, de commentaires ou de musique.

Vues de l’Ile-de-France : entre jardins et paysages

Le transparent des Quatre Saisons développe, sur 42 mètres, les thèmes chers à l’artiste : campagnes idéalisées et jardins pittoresques, dans lesquels s’animent de petits personnages aux costumes variés, représentatifs des différentes couches de la société.
Des villages sont posés sur les douces collines ou vallées de l’Ile-de-France et entourés de champs cultivés, de bosquets et de rivières. Les divers tableaux du transparent montrent les travaux des champs, tels la fenaison ou la moisson, les activités dans les bourgades et les fêtes. Les parcs des demeures cossues sont parsemés de fabriques, ces petites architectures d’agrément.
Les paysages défilent au gré des saisons. L’hiver présente des arbres dépouillés et une campagne enneigée, aux lacs parcourus par des traîneaux de fantaisie, le printemps se pare d’arbres en fleurs, l’été éclate dans des contrastes de couleurs vives, l’automne baigne dans une chaude harmonie. Par ailleurs la technique de l’artiste lui a permis de restituer habilement des scènes nocturnes ou d’incendie, comme ses contemporains fascinés notamment par les éruptions napolitaines du Vésuve.

Un divertissement au siècle des Lumières

Ces inventions et créations artistiques originales ont été encouragées par le grand mouvement intellectuel né dans les salons du Siècle des Lumières, dont l’influence s’est largement diffusée dans toute l’Europe et même jusqu’au cœur de la jeune nation américaine. Introduit dans l’aristocratie foncière et proche de la grande bourgeoisie financière, Carmontelle côtoyait également les cercles des encyclopédistes, des physiocrates et scientifiques. Ainsi naquirent ses transparents, ses portraits, ses proverbes, reflétant l’art de vivre de cette société qui appréciait la comédie et les divertissements, mais qui aspirait aussi au bonheur et au progrès au sein d’une nature recomposée.
 

Constituée en 1937 à partir du fonds du musée Carnavalet, la collection d’estampes aborde l’Ile-de-France du XVIe au XXe s. Elle propose une promenade dans le temps et l’espace à travers les domaines royaux et princiers, jardins, monuments, édifices religieux et vie quotidienne. Outre leur intérêt documentaire, ces estampes retracent l’évolution artistique de la représentation du paysage ainsi que du savoir-faire de grands dessinateurs et graveurs.

À cet ensemble s’ajoutent des portraits ou effigies de personnages historiques, ainsi que des planches d’architecture, des cartes et des plans. Les divertissements et les jeux, la vie courante et le travail, la vie militaire, les faits divers et le chemin de fer au XIXe s. constituent également des sujets très prisés.

Le musée conserve également un riche fonds d’estampes d’artistes du XXe s. Celui-ci présente une iconographie variée, paysages, vues urbaines, portraits d’artistes, et permet d’illustrer toutes les techniques, du burin à la sérigraphie, en passant par la pointe sèche ou la lithographie. Parmi les artistes représentés, on compte Jean-Baptiste-Armand Guillaumin, André Jacquemin, Maurice de Vlaminck, André Derain, André Dunoyer de Ségonzac, Jacques Villon, Tsugarharu Foujita, Jean Fautrier et Jürg Kreienbühl.

Israël Silvestre - Vue de la maison de Sceaux

Israël Silvestre, dessinateur et graveur ordinaire du roi, maître à dessiner du Grand Dauphin, membre de l’Académie royale et de peinture et de sculpture, était apprécié pour la beauté et la précision de ses gravures.
Cette gravure montre l’état du domaine de Sceaux après les managements voulus par Colbert. Il acquiert de la famille Potier de Gesvres le domaine de Sceaux et le château qui s’y trouve, datant du début du XVIIe siècle. Afin d’avoir un domaine digne de son rang, le ministre de Louis XIV en agrandi les terres, fait aménager les jardins par André Le Nôtre et embellir le château existant. L’architecte n’est pas connu, mais le nom d’Antoine Le Pautre est avancé. Charles le Brun est en charge du programme iconographique et peint quatre décors pour les plafonds de la chapelle, du grand escalier, du pavillon de l’Aurore et de celui des Quatre-vents.
Des éléments visibles sur cette estampe, seuls subsistent les éléments de l’entrée : pavillons latéraux, douves et groupes animaliers sculptés. Le château de Colbert est détruit au début du XIXe siècle.
 

Perelle - Vues des belles maisons des environs de Paris

Les Perelle, Gabriel et ses deux fils Nicolas et Adam, exécutèrent de nombreuses estampes de domaines et jardins, essentiellement à l’eau-forte. Elles pouvaient être assemblées en un volume unique ou en volumes séparés. Le recueil du musée du Domaine départemental de Sceaux fut vraisemblablement composé au début du XVIIIe s.
Ces gravures constituent un témoignage précieux pour la connaissance des jardins et des propriétés franciliennes dans le dernier quart du XVIIe s. et le début du XVIIIe, même s’il faut parfois les regarder avec prudence, les artistes ayant recomposé ou enjolivé certains éléments, voir intégré des projets qui ne furent jamais réalisés.
La Grande cascade de Saint-Cloud, aménagée pour Philippe d’Orléans, frère de Louis XIV, par Antoine Le Pautre et Jules Hardouin-Mansart, fut considéré par les contemporains comme l’un des plus remarquables ouvrages hydrauliques de son temps.
 

Les collections d’œuvres d’art couvrent des domaines variées (meubles, tapisseries, cartels et pendules) et comprennent plusieurs ensembles : 

  • Le mobilier de l’ancien et du nouveau château de Sceaux, ainsi que celui ayant appartenu aux anciens propriétaires, les Colbert, le duc et la duchesse du Maine, le duc de Penthièvre et les Trévise.
     

  • Plusieurs meubles de l’ancien château de Neuilly, dont un prestigieux lit commandé par la princesse Caroline Murat à l’ébéniste François-Honoré-Georges Jacob-Desmalter (Inv. 90.67.1) et plusieurs fauteuils et chaises portant les estampilles des Orléans.
     

  • Le mobilier provenant des anciennes demeures royales et princières d’Île-de-France, comme Fontainebleau, Choisy, Saint-Cloud, Saint-Hubert, Bellevue, La Roche-Guyon.
     

Bernard Van Risamburgh - Commode en laque de Coromandel

Cette commode de forme galbée, en laque de Coromandel, attribuée à l’ébéniste Bernard II van Risamburgh, fut exécutée dans les années 1730 pour Louise-Bénédicte de Bourbon-Condé, duchesse du Maine. Comme le roi Louis XIV, le duc Philippe d’Orléans ou les princes de Condé, cette princesse appréciait les précieuses créations d’Extrême-Orient ; les correspondances des contemporains et les inventaires, tels ceux des années 1736, 1753 et 1793, le confirment.
Situé au rez-de-chaussée de l’aile sud de l’ancien château de Sceaux, le célèbre cabinet de la Chine présentait des murs ornés de miroirs. Il contenait un mobilier précieux tels des sièges recouverts d’étoffe de Constantinople à fonds d’or, agrémentée de figures chinoises, une table à écrire en bois vernis de la Chine et cette commode à la Régence en bois de Coromandel, ornée de bronzes ciselés et dorés.
La commode est entrée dans les collections du musée en 2005 grâce à un apport de fonds publics et aux dons de plusieurs mécènes, notamment les Amis du musée de l’Ile-de-France.
 

Bernard Van Risamburgh - Bureau en pente

Ce meuble estampillé Bernard II van Risamburgh présente des proportions élégantes. De forme galbée, il repose sur des pieds cambrés et ouvre à un abattant. Il appartient à une série de créations caractéristiques de cet ébéniste. En 1758, le marchand mercier Lazare Duvaux livrait les meubles des appartements du roi Louis XV et de Madame de Pompadour au château de Saint-Hubert, et notamment ce « secrétaire à pied de biche, plaqué en bois de rose et bois violet, les ornements dorés d’or moulu pour 220 livres ». Il fut enregistré sous le numéro 2164 dans le journal du Garde-Meuble, visible à l’encre noire encore aujourd’hui comme les lettres « SH » couronnées, marque de ce château royal.
Le roi Louis XV aimait venir chasser dans la forêt giboyeuse de Rambouillet, à proximité de la demeure de son cousin Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre. A partir de 1755 le souverain ordonna la construction par Ange-Jacques Gabriel, son premier architecte, d’un confortable pavillon de chasse appelé Saint-Hubert. Puis, autour des années 1770, il le fit agrandir de plusieurs bâtiments. Cette demeure destinée aux fêtes des retours de chasses apparaît dans deux tableautins, délicats estampages sur étain, réalisés par Thomas Compigné, conservés dans les collections du musée du Domaine départemental de Sceaux. Le château de Saint-Hubert, délaissé, tombera peu à peu en ruine et sera détruit au début du Second Empire.
 

Le Musée du Domaine départemental de Sceaux conserve dans ses réserves un fonds significatif de 193 affiches, datant pour la plupart du milieu du XIXe s. à la fin des années 1960.

Plusieurs thèmes sont particulièrement bien illustrés dans cet ensemble :

  • Le tracé des lignes de transports en Île-de-France, représenté en images ponctuant le parcours. Elles avaient pour but de valoriser les compagnies de chemin de fer et les richesses des lieux touristiques desservis.
     

  • L’urbanisation de la région parisienne à la fin du XIXe et au début du XXe s., qui entraina le morcellement des anciens domaines et le lotissement des parcs privés. Les annonces de ventes immobilières permettent aujourd’hui d'en conserver la trace.
     

  • Les fêtes et les divertissements proches de Paris, avec la diffusion des dates, des lieux et des programmes. Ces affiches témoignent de l’ouverture de bals estivaux, de foires annuelles et de réjouissances locales. 
     

  • Les activités industrielles et commerciales, au travers des publicités vantant les enseignes situées en périphérie de Paris, notamment celles de marques de constructeurs d’automobiles et de cycles.

Les photographies

Le fonds se compose de reproductions des objets des collections, mais aussi de nombreuses photographies documentaires sur l’Île de France, à travers ses paysages, son patrimoine architectural, du milieu du XIXe s. à nos jours. 
Ce fonds documentaire a été constitué à partir du dépôt initial du Musée Carnavalet et s’enrichit par des acquisitions régulières. C'est ainsi que 900 tirages d’Eugène Atget et une centaine de Félix Martin-Sabon côtoient des photographies d’amateurs. Certains thèmes, tels que le Domaine de Sceaux ou les destructions causées par la guerre de 1870 sont en particulier présents.

Le fonds de cartes postales

Quelques 30 000 cartes postales sur l’Île-de-France sont conservées au musée. Réparties par communes, elles couvrent une période qui s'étend surtout de la fin du XIXe s. aux années 1920, et représentent le paysage et le patrimoine franciliens. 
On peut y découvrir l’histoire d’une commune via un événement historique (la guerre de 1870-71, la Bande à Bonnot), l’architecture (la Butte Rouge à Châtenay-Malabry), le développement des moyens de transports (la Ligne de Sceaux avec le Fonds Jacquemin), les loisirs (canotage, guinguettes) ou tout simplement la représentation d’une rue, d’une église ou d’une ferme aujourd’hui disparues. 

Numérisés, ces fonds sont consultables à partir de la base de données du musée.
 

Par sa variété, la collection du Musée du Domaine départemental de Sceaux illustre l’imagination et les performances techniques mises au service de la production céramique francilienne du XVIIe au XXe s.

Fascinés par les porcelaines de Chine et du Japon découvertes au XVe s., les Européens s’empressent de rechercher la formule de cette matière fine, translucide, aux décors raffinés. En France, la manufacture de Saint-Cloud produit la première un matériau proche, la porcelaine tendre. Pour la concurrencer et contourner son privilège, les centres de production de faïence fine se multiplient : Mennecy-Villeroy, Sceaux, Bourg-la-Reine, etc.

En 1768, la découverte du gisement de kaolin à Saint-Yrieix ouvre enfin la voie à la porcelaine dure.
D’abord sous protection royale ou princière, la fabrication de faïence fine ou de porcelaine s’industrialise dès le milieu du XVIIIe s. Les recherches permettent de nouveaux décors émancipés de l’influence orientale.

La redécouverte du Japon aux Expositions de 1867 et 1878 entraîne un renouvellement : les artistes céramistes redécouvrent le rouge de cuivre, recherchent la fusion de la forme et de la matière.

Grâce à des achats nombreux, des dépôts, dons et legs importants (Millet, Hulot de Collard, Dalpayrat) effectués depuis les années 1950, le musée présente dans son ensemble la diversité de la production manufacturière et du renouveau de la céramique à la fin du XIXe s. représenté par Edmond Lachenal, Adrien Dalpayrat et Emile Decœur
Dans la tradition des formes inventées au XVIe s. en Italie (Faenza et della Robia) ou en France avec Bernard Palissy, puis poursuivies le siècle suivant en Hollande et à Nevers, les faïenciers du XVIIIe s. conçoivent des pièces en trompe-l’œil destinées à exalter les couleurs et les saveurs des mets.
 

Manufacture de Sceaux - Soupière en forme de chou

L’arrivée à Sceaux vers 1750 du sculpteur Jean Louis, ayant travaillé à Strasbourg, explique sans doute l’influence des productions de la manufacture de Paul Hannong et de son sculpteur Jean-Guillaume Lanz, eux-mêmes inspirés par les productions allemandes de Meïssen. De cette époque datent d’innombrables trompe-l’œil, terrines en forme de canard ou en forme de coq, pot à sucre en forme de pastèque, assiettes remplies d’olives, de noix etc.
Utilitaire ou simplement décoratifs, ces objets étaient destinés aux différents services de la table et évoquaient en général ce qu’ils contenaient.
L’abbé Le Bœuf, historien de la région parisienne, rapporte que cette mode était très présente à Sceaux et qu’il y vit en 1752 « une manufacture de Fayence japonnée établie en 1749. On y fait des choux et des brocs au prix de 36 livres, des figures d’œufs durs coupés en deux ».
La marque à la fleur de lys, meuble faisant partie des armoiries de la duchesse du Maine et peinte au revers de ce plat, fut choisie par Chapelle en l’honneur de sa protectrice. Néanmoins, cette marque fut encore utilisée, par Chapelle, après la mort de la duchesse, en 1753, pendant une dizaine d’année et semble avoir perdurée jusqu’en 1772 avec Jacques et Julien.
A partir de 1763, Jacques Chapelle se retire et loue la manufacture à deux de ses décorateurs, Joseph Jullien et Charles Symphorien Jacques, pour un bail de neuf ans. Ces derniers louent également la fabrique de Mennecy dont la production présentera des similitudes de style.
 

Manufacture de Sceaux - Groupe de personnages

Cinq personnage sont disposés autour d’un rocher, un homme médite, une jeune femme assise caresse un chien, un enfant joue avec une chèvre, plus haut une autre jeune femme semble danser, enfin au sommet de cette composition pyramidale une femme debout tient dans ses bras ouverts une guirlande de fleurs. Leurs costumes sont tous décorés de motifs différents : des petites roses en camaïeu rose, des petits bouquets, des rayures noires ou bleues, des pastilles ou des pointillés. Ces figures, loin d’être uniques, se retrouvent dans d’autres compositions et étaient sans doute inspirées par des modèles exécutés d’après des peintres notamment Boucher ou Watteau.


A partir de 1763, Jacques Chapelle se retire et loue la manufacture à deux de ses décorateurs, Joseph Jullien et Charles Symphorien Jacques, pour un bail de neuf ans. Ces derniers louent également la fabrique de Mennecy dont la production présentera des similitudes de style.


Malgré le privilège de la manufacture royale de porcelaine de Sèvres, anciennement installée à Vincennes, ils développèrent une production de porcelaine tendre, tout en continuant la faïence, sous la protection de Louis-Charles de Bourbon, Comte d’Eu, fils de la duchesse du Maine.


Dans le sillage de Strasbourg et Niderviller, elles-mêmes influencées par Meissen, la manufacture de Sceaux se spécialise dans la statuaire émaillée polychrome. Très caractéristiques de cette période, les statuettes et figurines prennent place dans des scènes champêtres et pleines de légèreté. Communément appelés « groupe tournant », ces pièces de petite dimension étaient destinées à composer les surtouts de table.


Les personnages représentés sont souvent des musiciens, des danseurs, plus rarement des couples galants ou des soldats de comédie. On distingue trois séries selon leur style, leur couleur et leur décor. La première de 1763 à 1766 comprend des figurines influencées par Meissen ou par les biscuits de Sèvres. La seconde série produite de 1766 à 1772 subit l’influence de la manufacture de Mennecy. Enfin la troisième se caractérise par un style Louis XVI.


Fortement influencé par Meissen, ce groupe semble dater de la première période. 
 

La photothèque

La photothèque met à disposition des reproductions photographiques des œuvres du musée (pour un usage privé ou une exploitation publique).

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