Peintures
Le fonds de peintures du musée du Domaine départemental de Sceaux est riche de 700 œuvres. Les collections se sont constituées autour de plusieurs thématiques.
Le fonds ancien s’attache à évoquer les propriétaires successifs du domaine. Plusieurs toiles du grand portraitiste du règne de Louis XIV, François de Troy donnent à la collection une importance majeure. C’est le cas de son chef d’œuvre, Le Festin de Didon et Enée.
Consacré à l’Île-de-France lors de sa création, le musée conserve aussi un important ensemble de paysages de la région. Par son éclectisme, il permet de suivre l’évolution de ce genre aux XIXe et XXe s., ainsi que les transformations des sites franciliens depuis la fin du XVIIIe s. La section des résidences royales et princières d’Île-de-France apporte un double témoignage, historique et artistique, sur de célèbres domaines. Certains ont disparu, comme Saint-Cloud, Neuilly, Méréville, d’autres ont été transformés, tel Vincennes ou Versailles avant la construction de la galerie des Glaces.
Enfin, parmi les peintres contemporains, signalons l’importante donation faite par Jean Fautrier, dont la violente et tragique série des Otages, réalisée durant la Seconde Guerre mondiale. Elle atteste de la cohérence de ce fonds d’un intérêt toujours actuel.
Vous pouvez consulter le fonds de peintures en cliquant sur le lien ci-dessous.
Œuvres phares
François de Troy - Le Festin de Didon et Enée
Le Festin de Didon et Enée, peint par François de Troy (1645-1730) en 1704, illustre un épisode de l’Enéide, épopée composée par Virgile au Ier siècle après J-C. Le héros troyen Virgile est ici reçu chez Didon, reine de Carthage.
Sous des dehors mythologiques, le peintre met en scène ses contemporains. Au centre de la composition, le duc du Maine apparaît sous les traits d’Enée, coiffé d’un casque, vêtu d’une cuirasse dorée et d’un manteau bleu. A droite, étendue sur un lit, Didon n’est autre que la duchesse du Maine. Leur fils ainé, le prince de Dombes est figuré en Ascagne fils d’Enée, alors qu’au premier plan à droite, une nourrice s’occupe du comte d’Eu et du tout jeune duc d’Aumale.Tout autour, François de Troy a figuré de nombreux familiers de la cour de Sceaux. Le peintre s’est lui-même représenté derrière le duc, vêtu à l’antique et tenant un carton à dessins.
Hubert Robert - Le château et le parc de Méréville
Le marquis Jean-Joseph de Laborde (1724-1794), banquier, fait aménager son domaine de Méréville entre 1784 et 1793. Deux maîtres d’œuvres y travaillent successivement : l’architecte François Bélanger et le peintre Hubert Robert, qui compose de véritables tableaux pittoresques « grandeur nature », émaillés de plus de vingt fabriques, bâtiments faisant référence à l’Antiquité, à l’époque médiévale, à l’Extrême-Orient ou aux récentes créations anglaises. Le tableau d’Hubert Robert représente le parc de Méréville, dominé par le château récemment remis au goût du jour. Plusieurs groupes de personnages animent le premier plan, en bordure du lac.
A gauche, un bosquet de saules pleureurs enserre la Colonne rostrale élevée à la mémoire des deux fils du marquis, officiers dans la marine royale, disparus en mer lors de l’expédition du comte de La Pérouse. Au centre, le Pont chinois, appelé aussi Pont des boules d’or conduit le regard vers le château en donnant de la profondeur à la composition. A droite, la Prairie apparaît à travers un bosquet de peupliers. Plus loin, sur une éminence, le Temple de la Piété filiale est aussi visible. La plupart des édifices pittoresques de ce parc furent réinstallés dans celui de Jeurre, distant de près de vingt kilomètres, dans les dernières années du XIXe siècle.
Pierre-Emmanuel Damoye - La Seine à Nanterre
Elève à l’Ecole des Beaux-arts dans l’atelier de Léon Bonnat, Pierre-Emmanuel Damoye est influencé par Jean-Baptiste Corot et Charles Daubigny, dont il partage le goût pour la nature. Il présente ses premières œuvres au Salon de 1875 et reçoit une médaille d’or à l’exposition universelle de 1889.
Damoye peint les bords de Seine, le Valois, la Normandie et le Val de Loire. Il apprécie les sites où l’eau joue un rôle évident, alors que ses ciels sont souvent balayés de nuées expressives. Sa recherche sur les variations lumineuses, traduites par touches pures et juxtaposées, le rapproche des efforts de création des impressionnistes.
Dans La seine à Nanterre, le paysage est vu depuis l’intérieur d’une guinguette. Le peintre joue sur un camaïeu de gris, de blancs et d’ocres. La table du premier plan évoque la fin d’un repas, tandis qu’une jeune femme observe l’animation du fleuve, assise sur une chaise Thonet près de la fenêtre.
L’arrière-plan donne à voir les activités économiques qui se développent sur les bords de Seine : un bateau lavoir et quelques embarcations à gauche, l’une des premières usines de Nanterre à droite.