Sculptures
Jean-Baptiste Colbert et son fils, le marquis de Seignelay, constituent, de 1670 à 1690, une exceptionnelle collection de sculptures pour décorer leur domaine. Les plus grands artistes du règne de Louis XIV y travaillent : Michel Anguier, Pierre Puget, Gaspard Marsy, François Girardon, Jean-Baptiste Tuby, Antoine Coysevox et Jean-Baptiste Théodon. Des copies d’antiques viennent compléter cette prestigieuse collection.
Sous la Révolution, le domaine devient Bien national. De nombreuses statues sont saisies et transportées vers d’autres domaines ou vers le Muséum central des Arts (Louvre). Sous le Second Empire, le duc et la duchesse de Trévise font restaurer l’ensemble du domaine pour lui redonner les lignes tracées par André Le Nôtre et réinstaller certaines statues. Au début des années 1930 l’architecte Léon Azéma reconstruit la cascade de Sceaux et y installe les sept mascarons en fonte peinte attribués à Auguste Rodin, réalisés en 1878 pour la grande cascade des jardins du Trocadéro.
Le parc est également orné d’œuvres contemporaines exécutées par René Letourneur au début des années 1950. Un bronze du même artiste est venu compléter les décors du parc en 2009. Depuis 2006, certaines des sculptures originales du parc sont présentées dans l’Orangerie. Elles ont été remplacées par des copies en extérieur.
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Œuvres phares
Jean-Baptiste Théodon - La licorne et le dragon
Les groupes animaliers des guérites d’entrée représentent une licorne combattant un dragon et un combat entre un dogue et un loup.
La licorne maintient entre ses jambes le dragon, plaqué sur le dos. Elle transperce la gueule ouverte du monstre avec sa corne. Le second combat est plus ramassé : un dogue attaque à la gorge un loup retenu au sol. Ces deux sculptures font allusion aux vertus de Colbert : le chien témoigne de sa fidélité envers Louis XIV, et la licorne symbolise l’intégrité du ministre. Les combats représentent donc le triomphe de la vertu sur les vices.
On a longtemps attribué ces sculptures à Antoine Coysevox. Mais la découverte d’un document d’archive fait penser qu’elles pourraient être l’œuvre de Jean-Baptiste Théodon. Le thème des combats d’animaux était présent au sein des collections les plus prestigieuses de l’époque, notamment dans les jardins de Versailles.
Les sculptures originales sont aujourd’hui exposées dans l’orangerie, et remplacées sur les guérites par des copies.
Anselme Flamen - Le Faune Borghèse
En 1684, Charles Errard, directeur de l’Académie de France à Rome, indiquait que le Faune Borghèse avait été copié en marbre par Anselme Flamen, pensionnaire de 1675 à 1679. Cette œuvre fut ensuite transportée en France.
La présence de ce groupe est attestée à Sceaux dans l’inventaire du duc du Maine, en 1736, sous le titre de Silène et Bacchus, au Bassin de Psyché. Dans l’inventaire Penthièvre, en 1793, l’œuvre est également localisée près de L’Antinoüs et de deux autres antiques “ à la gauche du château au bout des Bosquets ”. Le groupe fut transporté au jardin des Tuileries, après 1797.
Dans le dernier quart du XXe siècle, il entra au musée du Louvre, puis fut déposé à Sceaux en 1999. La statue fut interprétée comme un faune portant le jeune Bacchus, fruit des amours de Jupiter et de la mortelle Sémélé. Junon, jalouse de l’infidélité de son époux, provoqua la mort de Sémélé alors enceinte, foudroyée par les éclairs environnants le roi des dieux de l’Olympe. Jupiter dissimula alors l’enfant dans sa cuisse jusqu’au terme de sa naissance puis, le confia aux nymphes du pays de Nysa, situé en Asie ou en Afrique, et au faune Silène, à la fois père nourricier et précepteur de l’enfant. Bacchus erra longtemps dans le monde entier, suivi de bacchantes et de satyres, diffusant la culture de la vigne et enseignant la fabrication du vin.
Le faune, nu, prenant appui sur le tronc d’un arbre où s’enroulent des branches de vigne, tient le jeune Bacchus dans ses bras.