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Château

Bâti entre 1856 et 1862 pour le duc et la duchesse de Trévise, ce château "brique et pierre" accueille aujourd’hui les collections permanentes du musée du Domaine départemental de Sceaux.

Le Château des Trévise : et Sceaux redevint une demeure…

Les projets de l’architecte Quantinet

La construction du château actuel, à l’emplacement de l’ancienne demeure du XVIIe siècle, fut assurément le grand œuvre du duc de Trévise, qui sollicita l’architecte Augustin-Théophile Quantinet (1795-1867). Celui-ci soumit de multiples projets pour l’édification d’un château « brique et pierre », mais renonça finalement à mener le chantier de construction. Le duc de Trévise fit alors appel à un second architecte, Joseph-Michel Le Soufaché (1804-1887), qui se mit à l’œuvre après avoir retouché les dessins de son prédécesseur.
Le musée du Domaine départemental de Sceaux conserve plusieurs dessins à l’aquarelle de Quantinet. En voici deux exemples :

Une belle demeure sous le Second Empire

Les deux aquarelles de Gaspard Gobaut (1814-1882) donnent une idée assez précise des splendeurs de Sceaux à l’époque des Trévise. La structure du jardin situé à proximité de la demeure ne varia guère des plans établis par Le Nôtre au XVIIe siècle : on y retrouve les belles perspectives du jardin régulier tant admiré par les contemporains du grand ministre de Louis XIV. Les parterres de broderie ont cependant été abandonnés au profit de grandes étendues de gazon à la manière anglaise.

Le château-musée de Sceaux et son parc réaménagé en promenade publique

C’est toutefois un parc à l’abandon que s’apprêtait à acquérir le département de la Seine en 1923, comme l’attestent, deux ans plus tard, les photographies prises par Eugène Atget (1857-1927). De premières campagnes de restauration permirent, à partir de 1929, de restituer parterres et allées, de réhabiliter les grandes pièces d’eau, de reboiser la plaine de Châtenay... Longtemps délaissé, le château des Trévise accueillit, après quelques travaux de remise en état, le musée de l’Île-de-France, qui ouvrit ses portes en 1937. Le parc de Sceaux, parfaitement rétabli, accueillit de premiers promeneurs, curieux de se délasser au cœur de l’une des plus belles promenades publiques aux environs de Paris. 

Le Château d'aujourd'hui

Un musée dédié aux grandes heures de Sceaux

Le château de Sceaux abrite, depuis 1937, les collections permanentes du musée du Domaine départemental de Sceaux, dont l’Orangerie, le pavillon de l’Aurore et les Ancienne Ecuries de Colbert forment les principales dépendances. Le musée a rouvert ses portes en 2020, après une année de grands travaux. A cette occasion, les salles du château furent somptueusement redécorées pour servir d’écrin à l’évocation des fastes de Sceaux. La célèbre manufacture Prelle, créée à Lyon en 1752, a tissé sur des modèles historiques les soieries de sept salles du musée et les Passementeries de l’Île-de-France ont réalisé, au fil de soie et à la main, les galons et les embrasses de tous les rideaux. Enfin, les établissements Mathieu Lustrerie ont restauré et rééquipé l’ensemble des luminaires du château, dont nombre de lustres de bronze doré ou argenté aux pendeloques de cristal de roche.

Le parcours de visite

Il a été repensé, de manière à recentrer le propos et l’attention du visiteur sur les anciens propriétaires qui, de Colbert aux Trévise, ont écrit les plus belles pages de l’histoire du domaine de Sceaux.
Sur le principe d’un parcours chronologique, les salles du rez-de-chaussée et les premières salles de l’étage rassemblent ainsi œuvres et objets d’art en rapport avec chaque propriétaire, recréant l’esprit de ce qui fut une somptueuse demeure privée aux environs de Paris.
Les dernières salles de l’étage illustrent l’art de vivre à la "française", notamment à travers les riches collections de céramique du musée. L’une d’elles, aménagée en "pièce habitée", présente plusieurs meubles issus du château de Neuilly.

 

Le Grand Salon blanc, somptueuse salle de réception des Trévise

Le Grand Salon blanc est la plus vaste salle du Château. Ses stucs, réalisés lors d’une précédente restauration, en 1994, s’inspirent des décors de l’appartement de l’hôtel particulier de la princesse de Soubise, rue des Francs-Bourgeois, à Paris.

Le Grand salon introduit le parcours de visite : il présente la généalogie des principaux propriétaires de Sceaux et, par le moyen, d’un film documentaire, l’histoire générale des lieux, faite de continuité et de ruptures. Ses fenêtres donnent, à l’ouest, sur les parterres et la grande perspective du parc.

Les Colbert, créateurs du domaine de Sceaux

La visite débute dans une petite salle formant l’angle sud-ouest de la demeure, qui servit de salon de billard à l’époque des Trévise. Elle est consacrée aux Colbert, père et fils, considérés comme les créateurs du domaine de Sceaux. Ils y vécurent entre 1670 et 1690 et ordonnèrent continuellement de nouveaux embellissements.

Cette salle est ornée d’un beau parquet marqueté, provenant d’une maison Asnières, dont les losanges aux multiples essences de bois contiennent des motifs de bouquets naturels et stylisés.

Le salon ovale, salon de musique des Trévise

Le petit salon suivant, situé dans l’axe du château, est l’ancien salon de musique des Trévise. Il a conservé son décor de boiseries néo-Louis XV et le faux ciel du plafond, où sont peints des oiseaux voletant entre les treillages. Cette salle est consacrée aux faïences et aux porcelaines de la manufacture de Sceaux.

La salle Maine

La salle suivante, qui servait autrefois de salle à manger, était judicieusement située près d’un petit réduit, servant d’office, aujourd’hui aménagé en bibliothèque. Elle est décorée d’une frise de stucs dorés représentant des putti jouant au milieu des rinceaux.

Cette salle est consacrée au duc et à la duchesse du Maine, propriétaires du domaine de Sceaux entre 1700 et 1753.

Le visiteur doit ensuite emprunter l’Escalier d’honneur du Château pour poursuivre la visite du musée dans les salles du premier étage. Cet escalier, qui menait autrefois aux appartements privés, possède un décor de style Empire : on y reconnaît l’aigle impérial et les portraits de profil des deux empereurs Napoléon Ier et Napoléon III.

La salle Penthièvre

Les salles du premier étage, autrefois compartimentées, offrent, depuis leurs fenêtres, le plus beau point de vue sur les parterres de broderie du parc. La salle consacrée au duc de Penthièvre, propriétaire de Sceaux entre 1775 et 1793, renferme un grand tableau représentant le château et le parc de Méréville, par Hubert Robert, qui oppose, au jardin régulier de Sceaux, dessiné par Le Nôtre, le modèle d’un jardin anglo-chinois qui fit, à la fin du XVIIIe s., l’admiration de ses contemporains.

La salle des Deux Châteaux

La salle des Deux Châteaux se situe exactement dans l’axe de la grande perspective des jardins de Sceaux. Elle occupe l’emplacement de ce qui était, au XIXe s., la chambre de la duchesse de Trévise.

Cette salle fait le lien entre l’ancien château de Colbert et le château actuel des Trévise. Elle évoque la période révolutionnaire, au cours de laquelle, par négligence, le domaine, autrefois l’une des plus belles demeures des environs de Paris, faillit disparaître.

Dans cette salle, un écran tactile permet de suivre l’évolution des jardins de Le Nôtre, depuis les premiers temps, à l’époque du grand ministre de Louis XIV, jusqu’au parc départemental.

La salle Trévise

Cette salle est consacrée aux derniers propriétaires privés du domaine de Sceaux, qu’ils remirent en état et sauvèrent d’une entière disparition au début du XIXe s. Les Trévise vécurent à Sceaux jusqu’en 1923, lorsque la petite-fille du deuxième duc de Trévise revendit la demeure au Département de la Seine.

La chambre Neuilly

Cette salle occupe l’emplacement de l’ancienne chambre du duc de Trévise. Elle donne, côté fenêtre, sur un petit recoin, qui lui servait de cabinet de toilette. Les dessus-de-porte sont ornés de bas-reliefs représentant des ustensiles de jardinage.

Cette salle aménagée en "pièce habitée" réunit plusieurs meubles et objets d’art provenant du château de Neuilly, qui fut la villégiature favorite des Orléans dans la première moitié du XIXe s.

La salle des Deux Princes

Cette salle, située dans le pavillon sud du Château, était à l’origine la bibliothèque de l’appartement du duc de Trévise, dont il reste quelques boiseries décoratives et, notamment, un dessus-de-cheminée, portant le chiffre du comte d’Eu, fils cadet des Maine, avec la date "1771". Cet élément de décor provient très vraisemblablement de l’ancien château de Sceaux et a été remonté dans le château actuel.

Dans cette salle, une table est dressée avec de la faïence de Sceaux, dont une terrine en trompe-l’œil, caractéristique de cette manufacture. À proximité, une table servante présente les rafraîchissoirs à verres et à bouteilles, conformément aux usages au XVIIIe s.

Les Galeries de céramique

Le musée du Domaine départemental de Sceaux possède une remarquable collection de céramiques, qui comprend non seulement plusieurs pièces des principales manufactures d’Ile-de-France (Saint-Cloud, Chantilly, Vincennes-Sèvres, Sceaux), mais aussi quelques rares pièces des manufactures éphémères de Bourg-la-Reine, Mennecy ou Etiolles.

La galerie sud est consacrée aux faïences et aux porcelaines tendres à décors peints des principales manufactures d’Île-de-France. Une vitrine est consacrée aux questions techniques et une autre, aux usages.

La galerie nord présente les pièces à décor imprimé de la manufacture de Creil-Montereau, mais aussi des pièces d’établissement moins connus, comme Rubelles. Elle rassemble également les œuvres des céramistes indépendants de la seconde moitié du XIXe s., comme Emile Decœur (1876-1953). La pièce la plus récente est un vase décoré par le peintre chinois Zao Wou-ki (1921-2013). Deux vitrines sont consacrées, l’une à la porcelaine dure de Sèvres et l’autre, à la technique des décors imprimés.

Le Salon Guimard

Le salon Guimard est orné de panneaux peints au XVIIIe s. et complétés au siècle suivant. Les panneaux les plus anciens proviendraient du salon de la folie que Mademoiselle Guimard, célèbre danseuse de l’Opéra, se fit construire à Pantin.

Ces boiseries furent déposées à Sceaux en 1969, alors que l’établissement était encore "musée de l’Île-de-France" et furent remontées au premier étage du château en 1977. Les panneaux les plus anciens sont ornés de roses, de tulipes, de fleurs champêtres, que la main d’un peintre de talent a rendu avec de beaux effets d’empâtement.

Visite virtuelle du Château

Le Domaine de Sceaux vous propose une véritable promenade à l'intérieur du Château, numérisé en 3D.
En ouverture, vous découvrez tout d'abord le lieu modélisé dans le type "maison de poupée". Puis le voyage continue de salle en salle, avec des images à 360° de très haute qualité. Vous pouvez également zoomer sur les œuvres exposées, dans un cadre lumineux présentant différentes vues sur le parc.
Cette visite innovante est accessible à tous.

Parcours permanent

Le Château

Immergez-vous dans le "goût français de Louis XIV à Napoléon III" : ce parcours vous guide au fil des salons, ornés de précieuses collections du musée.

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