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Exposition "1923. Le Domaine de Sceaux. Aux origines d’une renaissance"

Le Domaine de Sceaux, cet écrin de verdure aux portes de Paris, a bien failli disparaître… C’est alors qu’en 1923, le Département en devint propriétaire et le prit sous son aile. Du 10 mars au 9 juillet 2023, dans les Anciennes Écuries, une exposition célèbre le centenaire de cette acquisition, qui permit à ce bijou historique de retrouver son éclat.

Lorsqu’en 1923, la princesse de Cystria Faucigny-Lucinge vendit sa propriété de Sceaux, celle-ci se trouvait menacée par les marchands de bien et l’urbanisation galopante. Son entrée dans le domaine public lui permit d’échapper à ce sort et de bénéficier d’une restauration digne de son passé. Pour son nouveau propriétaire, le Département de la Seine, le pari était délicat : il fallait à la fois préserver l’un des derniers grands domaines aristocratiques d’Île-de-France, répondre au développement de la banlieue sud, et offrir une vaste promenade publique aux franciliens.

Le Département choisit d’avancer par étapes, pour ouvrir progressivement le parc au public. Ce fut Léon Azéma, architecte de la Ville de Paris et premier Grand Prix de Rome, qui mena les travaux. L'ancien domaine retrouva son lustre et acquit d’autres décors, avec le pavillon de Hanovre et les cascades de style Art déco. Les bâtiments, eux, furent réaffectés à des fins culturelles, et le Château devint un musée. Enfin, pour financer la restauration, on lotit plusieurs zones situées en bordure du parc. L’application d’un strict cahier des charges permit de préserver la beauté des espaces environnants

Le parcours de visite

L'histoire du Domaine de Sceaux entre 1850 et 1950 reste peu connue du grand public. Après la Révolution, la propriété traversa plusieurs phases de déclin et de renouveau. Les aménagements d’aujourd’hui s’inspirent donc à la fois du parc ancien et des ouvrages classés du XVIIe s., et ils intègrent aussi le décor du XIXe s., introduit par les ducs de Trévise. Si vous êtes familier des lieux ou en quête d’histoire sur le Grand Paris, vous ressentirez d'autant plus cette métamorphose : celle d'un somptueux château à la campagne devenu un site muséal préservé et ouvert à tous !

1923, l'année fil rouge

L'exposition se concentre sur le contexte politique et social dans lequel le Département de la Seine a racheté le Domaine. Quelles en furent les raisons, les acteurs, les moyens déployés ? Il faut remonter au milieu du XIXe s., pour bien comprendre l’évolution du site jusqu’aux années 1950.

Les fonds réunis, dont beaucoup sont inédits, proviennent des collections muséales et des archives du Département, mais aussi des communes environnantes et de la Bibliothèque historique de la Ville de Paris. Ils dévoilent des estampes, des dessins, des photographies et de nombreux documents précieux.

Une visite à 7 thèmes

Le commissariat de l'exposition est mené par David Baurain, chargé d'étude et de recherches au Domaine de Sceaux. Pour préparer ce parcours, des documents rares ou inédits ont été réunis au terme de longs mois de fouilles, comme des photographies du chantier des cascades, ou des vues du site à la veille de l'Occupation allemande.
Découvrez-les dans cette mise en scène, signée Cloé Aknin, chargée des expositions.

Préambule

Cette introduction présente l'histoire du Domaine au XXe s. Plongez dans le contexte de cette période, à l'aide d'un film d'actualités Gaumont-Pathé, d'une chronologie, et de premières œuvres.

À la suite de la Révolution, période tourmentée, l'ancien château de Colbert est démoli et le parc paysager d'André Le Nôtre sert d'exploitation agricole.

 

  • 1775-1791 : le duc de Penthièvre est propriétaire de Sceaux.
     

  • 1793 : l’État confisque le domaine de Sceaux comme "bien national".
     

  • 1798 : Jean-François Hippolyte Lecomte rachète Sceaux à l’État.
     

  • 1803 (vers) : le château de Colbert est démoli.
     

  • 1804 : le massif des cascades de Le Nôtre est à son tour démantelé.

Une grande demeure au XIXe s.

C’est à la famille de Trévise que le Domaine de Sceaux doit sa première renaissance, dans les années 1850.

Nous sommes sous le IInd Empire. Le duc et la duchesse de Trévise, propriétaires du Domaine, font reconstruire le Château dans un style néo-Louis XIII, en brique et en pierre. Ils font aussi redessiner les jardins Le Nôtre, placer de nouvelles statues dans les allées et rétablir les fontaines... Et l'élégante villégiature des environs de Paris renaît.

 

  • 1829 : Anne-Marie Lecomte, duchesse de Trévise, hérite de Sceaux.
     

  • 1856-1860 : le duc de Trévise bâtit le Château actuel.
     

  • 1869-1870 : le duc et la duchesse de Trévise meurent à quelques jours d’intervalle.
     

  • 1875 : le marquis de Trévise reprend la demeure à la suite de ses parents.

Un lent déclin, au tournant du XXe s.

Après la mort du marquis de Trévise, puis la Première Guerre mondiale, les héritières du Domaine peinent à gérer la propriété. Celle-ci se dégrade lentement... En 1920, une partie du parc est louée et affectée à un usage agricole.

Peu à peu, l’idée d’une préservation du site commence à apparaître.

 

  • 1892 : le marquis de Trévise meurt, laissant Gabrielle de Belleyme, son épouse, seule propriétaire, avec sa fille, la princesse de Cystria.
     

  • 1914 : les bâtiments du domaine servent de casernement aux soldats français. La propriété de la marquise de Trévise devient l’un des parcs du camp retranché de Paris.
     

  • 1920 : la marquise de Trévise loue son domaine à un exploitant. Celui-ci afferme brutalement les terres et les zones boisées.

Une acquisition et ses enjeux

En 1923, la princesse de Cystria se retrouve unique héritière du Domaine. Elle ne peut pas en assumer la charge et se résout à le vendre. Le maire de Sceaux, Jean-Baptiste Bergeret de Frouville, craignant la disparition de ce patrimoine, alerte le Département de la Seine. Celui-ci se porte acquéreur !

Par cet achat, le Département prend en main le Domaine de Sceaux en péril. Son projet, original, veut harmoniser "l’hier et l’aujourd’hui", où les souvenirs du passé se fondent dans un quartier urbain émergent.

 

  • 8 février 1923 : mort de la marquise de Trévise.
     

  • 25 juin 1923 : la princesse de Cystria s’engage à céder le domaine de Sceaux au Département de la Seine.
     

  • 11 juillet 1923 : l’assemblée départementale autorise le préfet de la Seine à acquérir le Domaine de Sceaux pour le Département de la Seine.
     

  • 11 août 1923 : le contrat de vente est signé.
     

  • 11 novembre 1923 : le Département prend possession de son bien.

Un nouveau parc apparaît

Des projets de restauration naissent sous les plans des architectes Forestier puis Azéma. Sur le pourtour du Domaine, les terrains sont lotis : ce qui donne naissance au "quartier du parc", avec ses demeures dont les styles architecturaux vont du néo-régionalisme au style moderne. À l’intérieur du Domaine même, la rénovation des bâtiments et les premiers aménagements démarrent !

 

 

 

  • 1924 : l’architecte Jean-Claude Nicolas Forestier propose un projet de réaménagement du domaine de Sceaux. Il est appliqué aux abords du pavillon de l’Aurore.
     

  • 1928 : Léon Azéma est désigné pour succéder à Forestier et diriger la restauration du parc.
     

  • 14 juillet 1929 : le parc de Sceaux commence à ouvrir en partie au public. Des travaux de réhabilitation sont programmés par étapes.
     

  • 1929 : les premières parcelles à bâtir du nouveau lotissement de Sceaux sont mises en vente.

Les grands travaux de restauration

Ici, découvrez l’ampleur des travaux effectués dans les années 1930 ! Le nouveau parc de Sceaux est redécoré. Le musée de l'Île-de-France s’installe dans les salles du château des Trévise : créé à partir de collections du musée Carnavalet, il a pour vocation d'illustrer l'histoire de la région.

 

  • 1930-31 : les grandes pièces d'eau du parc sont rénovées, grâce à des travaux de curage, de reconstruction des berges et d’aménagement des rives.
     

  • 1930-32 : la façade du pavillon de Hanovre est transférée depuis Paris et remontée au Domaine de Sceaux, à l’ouest du Grand Canal.
     

  • 1932-35 : Azéma construit les nouvelles cascades.
     

  • 1935 : le nouveau parc de Sceaux est inauguré par le président la République, Albert Lebrun.
     

  • 1937 : le musée d'Île-de-France accueille ses premiers visiteurs.

Dommages de guerre et reconstruction

La Seconde Guerre mondiale cause de nouveaux dégâts : les bâtiments sont réquisitionnés, le musée de l'Île-de-France ferme, les collections sont évacuées en 1939. Si le parc est épargné par les bombes, les bâtiments, occupés par les troupes successives, se dégradent.

Ce n’est qu’au lendemain de la guerre que l’on parvient à achever la restauration du site, telle qu’envisagée en 1923. Le Domaine de Sceaux retrouve ainsi son prestige.

 

  • Septembre 1939 : les collections du musée de l’Île-de-France sont évacuées et mises à l'abri.
     

  • 17 Juin 1940 : l’armée allemande arrive à Sceaux et réquisitionne le Château et l’Orangerie.
     

  • 1942 : construction d’un baraquement contre la façade nord de l’Orangerie.
     

  • 1945 : à la Libération, le Château et l’Orangerie sont affectés à l'armée américaine.
     

  • 1949 : le musée de l’Île-de-France rouvre au public.
     

  • 1953 : le président de la République Vincent Auriol inaugure l'exposition annuelle du musée.

Autour de l'exposition

Des visites guidées

Laissez-vous guider par un médiateur tous les jeudis de 15h à 16h, et les dimanches 4, 11, 18 juin et 9 juillet de 16h à 17h15.

Des ateliers

Le dimanche, participez à nos ateliers artistiques, en lien avec les thèmes du centenaire ! La transformation, la photographie ancienne, les années 1920, le parc et le château restauré sont autant de sources d’inspiration pour dessiner, mettre en scène, découvrir ou remonter le temps.

Séances :
Pour les familles les dimanches matin : 10h-12h
Pour les adultes et grands adolescents l’après-midi : 14h30-17h30 (15h-16h30 pour l’atelier Iris et lys).

  • Un arbre familial
    Créez votre arbre généalogique à partir d’un arbre du parc, dessiné "sur le motif".
    Dimanche 11 juin, matin à partir de 8 ans et après-midi
    Proposé par Caroline Delabie, dans les Anciennes Écuries
     

  • Découvrir la photographie argentique « à l’ancienne », sur les traces d’Eugène Atget
    En collectif, vous prendrez une photo au sténopé où la lumière passe par un trou de très petit diamètre, puis vous apprendrez à la développer !
    Dimanches 18 juin et 2 juillet matin à partir de 7 ans
    Dimanche 18 juin après-midi
    Proposé par Laure Ledoux, dans l’Orangerie

     

  • Iris et lys, démonstration de bouquets et décors floraux d’inspiration "Art déco"
    Dimanche 2 juillet après-midi
    Proposé par les fleuristes du Conseil départemental des Hauts-de-Seine, dans l’Orangerie


Pour aller plus loin...

Le CATALOGUE de l'exposition

L’ouvrage, richement illustré, fera le bonheur de tous les admirateurs du Domaine ! Il vous présente en détail les importants fonds photographiques et les documents qui ont été mis à jour lors des recherches préparatoires. Simples curieux comme initiés, vous pourrez ainsi approfondir vos découvertes lors de l’exposition.
« 1923, Le Domaine de Sceaux, Aux origines d’une renaissance », Silvana Éditoriale, 280 pages.
Tarif 30€

En vente à la boutique du musée et en librairie.

 

Infos pratiques

Ouvert du mardi au dimanche, de 14h à 18h30.
 

Tarifs

Exposition : tarif plein 5€ / réduit 4€
Visite guidée, atelier adulte : tarif plein 6€ / réduit 4€
Atelier famille : tarif plein 5€.
 

Réservations

01 41 87 29 71 ou
resa.museedomainesceaux@remove-this.hauts-de-seine.fr
 

Où ?

Musée du Domaine départemental de Sceaux
8 avenue Claude Perrault
92330 Sceaux
domaine-de-sceaux.hauts-de-seine.fr